[TEST] There’s a Gun in the Office

une boucle angoissante au cœur d’un bureau trop bien rangé

Parmi les curiosités de l’année, There’s a gun in the Office s’impose comme une proposition originale qui mêle infiltration, puzzle et horreur psychologique dans un huis clos déstabilisant.
Développé en grande partie en solo par Maciej Dyjas et édité par Take IT Studio!, ce thriller psychologique atypique sorti le 20 février 2025 sur Xbox Series S|X, PlayStation 5 et PC via Steam vous place au coeur d’une expérience étrange.
Dans la peau d’une personne séquestrée dans un bureau aseptisé et mystérieusement désert, vous êtes contraint de revivre inlassablement chaque journée en boucle jusqu’à accomplir une “journée parfaite” : une journée où toutes les actions doivent être menées sans laisser la moindre trace susceptible d’alerter nos ravisseurs.
Une mécanique originale qui s’appuie autant sur la logique que sur la tension, et qui transforme chaque minute de liberté en une course contre la montre.

Un gameplay basé sur la répétition… et la perfection

Le concept central du jeu repose sur un système simple mais terriblement efficace : chaque matin commence par le retentissement strident d’un réveil, véritable signal qui nous indique qu’il est temps de passer à l’action avant le retour de nos ravisseurs.
Dès lors l’objectif est clair : vous avez quelques minutes pour fouiller, interagir avec votre environnement, déjouer des pièges, cacher des éléments compromettants… puis tout remettre exactement en place.
Car pour passer à la journée suivante, il ne suffit pas de résoudre les énigmes : il faut le faire sans laisser la moindre anomalie : parfois, c’est un objet mal replacé, une porte mal verrouillée, un tiroir laissé ouvert ou une clef restée trop visible qui vous ramène à la case départ.
Le stress monte au fil des essais : à peine entame-t-on une action que des messages s’affichent à l’écran, nous intimant de nous dépêcher (“Dépêche-toi !” / “Retourne te cacher !”) tandis que le tic-tac invisible du retour des geôliers se fait entendre. Le jeu tire brillamment profit de cette pression psychologique constante, notamment grâce aux effets sonores glaçants, dont ce réveil insistant devenu symbole de panique et induit chez le joueur un sentiment de stress quasi viscéral.
Les développeurs revendiquent ce stress comme un élément de gameplay… et ils le maîtrisent plutôt bien.

Ces moments requièrent une précision parfois frustrante, notamment lorsque le viseur exige un placement au pixel près, alors que le compte à rebours mental du retour des ravisseurs fait grimper la tension.
Ces phases de manipulation rapide (verrouiller une porte, retirer une clef…) demandent une précision chirurgicale qui peut s’avérer ardue à la manette, surtout quand les animations souffrent de légers ralentissements.
Bien que frustrante, cette jouabilité sert paradoxalement le propos du jeu en accentuant le stress et la précipitation voulus par les développeurs.

Un environnement trop propre pour être vrai

Visuellement, There’s a gun in the Office présente des graphismes nets et soignés avec des textures épurées, mais peut-être trop.
Tout est trop propre, presque stérile… et c’est là que le bât blesse : les objets sont parfaitement rangés, alignés comme dans une vitrine ce qui renforce le sentiment d’artificialité et parfois d’ennui.
Ce niveau de rangement maniaque rend le décor froid et impersonnel, comme si la vie avait été effacée du bureau.
Ce parti pris visuel sert l’atmosphère de claustrophobie, mais peut laisser certains joueurs sur leur faim, en quête de plus d’éléments narratifs ou visuels vivants.